Modélisation 3D et simulation de la lumière par héliodon de l’église romane de Saint-Nectaire

Le laboratoire MAP a récemment contribué aux travaux de Daniel Tardy, cinéaste, qui a mis en évidence un phénomène remarquable se produisant avec une extrême précision sur une partie des chapiteaux sculptés de l’église de Saint Nectaire. Le résultat de l’excursion solaire tout au long de l’année, que Daniel Tardy a pu observer avec assiduité durant près de quatre ans, se manifesterait ponctuellement sur tout ou partie des éléments sculptés des chapiteaux avec une concordance remarquable entre l’occurrence liturgique calendaire (ramenée au décompte du calendrier julien en vigueur à l’époque) et les sujets éclairés.

La disposition actuelle de l’église semble cependant porter préjudice à l’observation du phénomène sur l’ensemble de l’année,les rayons solaires étant périodiquement masqués par deux collines avoisinantes.

Le laboratoire MAP, ayant par le passé travaillé sur des questions connexes – l’hypothèse d’éclairement des gradins du théâtre antique de Vienne et la projection remarquable du fronton de l’église de Pienza (Italie) sur le parvis attenant lors des équinoxes de printemps et d’automne (en collaboration avec le professeur Bruno Queysanne du laboratoire « les Métiers de l’Histoire de l’Architecture » de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble) – a été sollicité pour mettre à l’épreuve et valider avec des outils numériques l’hypothèse de l’éclairage du personnage sculpté censé représenter saint Pierre à la date de la fête de la « Chaire de Saint Pierre » (22 février) et du personnage censé représenter saint Michel, le jour de la « Saint-Michel » (29 septembre), à des dates et aux heures où les collines masquaient la lumière solaire à Saint-Nectaire.

Le laboratoire MAP a jusqu’ici pu mettre à l’épreuve et valider avec des outils numériques l’hypothèse de l’éclairage du personnage sculpté censé représenter saint Pierre à la date de la fête de la « Chaire de Saint Pierre » (22 février)et du personnage censé représenter saint Michel, le jour de la « Saint-Miche l» (29 septembre), à des date set aux heures où les collines masquaient la lumière solaire à Saint-Nectaire. La mise en évidence, sans ambiguïté, de deux phénomènes pronostiqués par Daniel Tardy suscite une forte curiosité et requerrait une validation des hypothèses à l’échelle de l’édifice tout entier. L’implication du laboratoire dans le projet permettrait de valider les protocoles d’acquisition de données spatiales, de consolider l’expertise du laboratoire depuis la prise de vue (terrestre ou aéroportée) jusqu’à la modélisation géométrique fine du bâtiment et permettrait-nous l’espérons -de mettre en lumière et de valider les autres hypothèses que semblent attester les observations faites jusqu’ici par Daniel Tardy.